Suite à cet article édifiant, je partage ici mon expérience à la Préfecture de Paris dans le cadre de l'obtention, par mon épouse, de sa carte de séjour.
Mon épouse est américaine. Nous nous sommes mariés (aux USA) peu après notre arrivée en France (pas logique, mais c'était prévu avant). Nous avons immédiatement engagé des démarches pour l'obtention de la carte de séjour valable 1 an, et renouvelable plusieurs fois avant de pouvoir obtenir celle valide 10 ans.
La demande de carte de séjour, auprès de la préfecture de police de Paris, n'a pas été aussi difficile que celle décrite par Flo, mais nous avons eu des vicissitudes diverses, et pas toujours très amusantes.
Le rendez-vous
Nous recevons une lettre, éditée sur une imprimante en souffrance, qui nous demande de nous présenter à midi à la la préfecture de police. La lettre précise: "ne vous présentez pas en avance". Armés des photocopies des documents demandés (longue liste pas claire), nous décidons qu'il vaut mieux arriver un peu "en avance". Nous arrivons donc vers 11h50 pour trouver une porte fermée, devant laquelle patientent déjà quelques personnes - d'autres petits malins, visiblement.
A midi, on nous fait pénétrer dans une salle où se trouvent 6 bureaux de fonctionnaires. Que fait le fonctionnaire à midi? il déjeune, voyons! surtout s'il a rendez-vous... et donc, nous attendons gentiment que la seule rescapée du bureau (est-elle punie?) puisse s'occuper de nous. Derrière nous, les 40 personnes qui ne sont pas arrivées en avance attendent, tristement, que ceux dont ils payent le salaire avec leurs impôts veuillent bien revenir de leur pause déjeuner...
Le bébé
3ème renouvellement de carte: nous sommes des vieux pros, mais, convoqués dans une autre salle que d'habitude, nous nous retrouvons dans une marée humaine désorientée. Alors que la salle Europe/Amérique du Nord/Moyen Orient accueille des gens qui parlent souvent français dans une ambiance feutrée, la salle Asie/Océanie est un tout autre espace. Ce grand hall froid, où l'on entend des gens pleurer et d'autres crier, pensant sans doute mieux se faire comprendre par des gens qui parlent chinois ou tamoul, est un triste reflet de l'égalité théorique des hommes.
Bref, nous attendons notre tour sur les chaises inconfortables, et nous nous présentons, dossier ficelé en main, au bureau de la fonctionnaire qui nous convoque. L'examen de nos justificatifs de vie commune pose problème. Le formulaire, très peu clair, précise qu'il faut apporter "des preuves de vie commune". Étant d'un naturel logique, j'ai pensé que deux pièces suffiraient (deux > un donc "des"). Erreur... la fonctionnaire nous demande désagréablement pourquoi nous n'en avons pas fourni 3. Passons sur le fait qu'il s'agit d'un 3ème renouvellement, et donc que nous fournissons ces documents pour la 4ème fois, par miracle, notre fille de quelques mois est avec nous ce matin là, sa nourrice ayant démissionné la veille.
Et c'est bien là le problème! Je me demande comment ceux qui ne parlent pas français se débrouillent. Comment ceux dont la culture ne tolère pas l'arbitraire font pour se sentir dans un pays de loi, gouverné d'après des règles qui s'appliqueraient à tout le monde. Comment ceux que le manque de respect d'un agent de l'état envers les administrés laisse pantois se motivent pour rester en France, à moins d'y être forcé.
Mon épouse est américaine. Nous nous sommes mariés (aux USA) peu après notre arrivée en France (pas logique, mais c'était prévu avant). Nous avons immédiatement engagé des démarches pour l'obtention de la carte de séjour valable 1 an, et renouvelable plusieurs fois avant de pouvoir obtenir celle valide 10 ans.
La demande de carte de séjour, auprès de la préfecture de police de Paris, n'a pas été aussi difficile que celle décrite par Flo, mais nous avons eu des vicissitudes diverses, et pas toujours très amusantes.
Le rendez-vous
Nous recevons une lettre, éditée sur une imprimante en souffrance, qui nous demande de nous présenter à midi à la la préfecture de police. La lettre précise: "ne vous présentez pas en avance". Armés des photocopies des documents demandés (longue liste pas claire), nous décidons qu'il vaut mieux arriver un peu "en avance". Nous arrivons donc vers 11h50 pour trouver une porte fermée, devant laquelle patientent déjà quelques personnes - d'autres petits malins, visiblement.
A midi, on nous fait pénétrer dans une salle où se trouvent 6 bureaux de fonctionnaires. Que fait le fonctionnaire à midi? il déjeune, voyons! surtout s'il a rendez-vous... et donc, nous attendons gentiment que la seule rescapée du bureau (est-elle punie?) puisse s'occuper de nous. Derrière nous, les 40 personnes qui ne sont pas arrivées en avance attendent, tristement, que ceux dont ils payent le salaire avec leurs impôts veuillent bien revenir de leur pause déjeuner...
Le bébé
3ème renouvellement de carte: nous sommes des vieux pros, mais, convoqués dans une autre salle que d'habitude, nous nous retrouvons dans une marée humaine désorientée. Alors que la salle Europe/Amérique du Nord/Moyen Orient accueille des gens qui parlent souvent français dans une ambiance feutrée, la salle Asie/Océanie est un tout autre espace. Ce grand hall froid, où l'on entend des gens pleurer et d'autres crier, pensant sans doute mieux se faire comprendre par des gens qui parlent chinois ou tamoul, est un triste reflet de l'égalité théorique des hommes.
Bref, nous attendons notre tour sur les chaises inconfortables, et nous nous présentons, dossier ficelé en main, au bureau de la fonctionnaire qui nous convoque. L'examen de nos justificatifs de vie commune pose problème. Le formulaire, très peu clair, précise qu'il faut apporter "des preuves de vie commune". Étant d'un naturel logique, j'ai pensé que deux pièces suffiraient (deux > un donc "des"). Erreur... la fonctionnaire nous demande désagréablement pourquoi nous n'en avons pas fourni 3. Passons sur le fait qu'il s'agit d'un 3ème renouvellement, et donc que nous fournissons ces documents pour la 4ème fois, par miracle, notre fille de quelques mois est avec nous ce matin là, sa nourrice ayant démissionné la veille.
- la fonctionnaire, d'un ton sec et impatient : "bon, je prends l'enfant".
- moi, un peu décontenancé: "vous prenez l'enfant?..." (je me dis: on a trouvé une nouvelle nounou!)
- la fonctionnaire, agacée: "je prends l'enfant comme preuve de vie commune"
- moi, totalement estomaqué: " heu, bon d'accord..."
Et c'est bien là le problème! Je me demande comment ceux qui ne parlent pas français se débrouillent. Comment ceux dont la culture ne tolère pas l'arbitraire font pour se sentir dans un pays de loi, gouverné d'après des règles qui s'appliqueraient à tout le monde. Comment ceux que le manque de respect d'un agent de l'état envers les administrés laisse pantois se motivent pour rester en France, à moins d'y être forcé.
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